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     NING nait en 1968 dans la province du Liaoning dans le nord est de la Chine, d’un père ingénieur et d’une mère qui enseignait la langue des signes. Enfant solitaire, il est fasciné par cette langue gesto-visuelle qu'il associe à la quiétude qu'il retrouve dans le dessin, sa passion. Son inspiration provient de dessins de guerre de l’époque : il aime dessiner les armées avec leurs épées et leurs fusils. Le geste lui apporte calme et sérénité.

   

    Un jour, alors qu’il est au lycée en seconde et qu’il doit bientôt faire ses choix pour son orientation universitaire, NING discute avec un élève qui lui confie préparer l’examen d’entrée auxBeaux-Arts.

Se produit un déclic : « Moi aussi, c'est ce que je veux faire, je veux aller aux Beaux-Arts ». Déterminé, il n’en parle à personne et redouble d'ardeur : il dessine chaque jour après les cours, en cachette de sa  famille. Pourquoi en cachette ? Il sent que pour la 1ère fois, à l’âge de 17 ans, il vient de prendre une décision qui le concerne lui et lui seul, qu'il ne souhaite pas encore partager. 

     En Terminale, avec le soutien de sa mère, il buche pour l’examen d’entrée aux Beaux-Arts. Recalé, il redouble son année de Terminale. Il passe de nouveau l'examen l’année suivante. Il rejoint alors le département de formation des enseignants à la célèbre école des Beaux-Arts Lu Xun à Shenyang (province du Liaoning). Là, il découvre l’art classique chinois, s'initie à l’art occidental et ses peintres, ses périodes, ses tendances... Il touche à tout : dessin, sculpture, peinture à l’huile, peinture traditionnelle chinoise, calligraphie ...

   

    Une fois diplômé, en 1990, deux choix s’offrent à lui : Pékin et le village d’artistes de « YuanMingYuan » 圆明园 (au début des années 90, des artistes chinois s'installent dans le parc YuanMingYuan à Pékin qui devient un "village de peintres" connu nationalement, et qu'ils quittent au milieu des années 90 pour s'établir à SongZhuang, Pékin) ou le retour chez ses parents dans sa ville natale, ZhuangHe, pour enseigner. Par piété filiale, il choisit la seconde option bien qu’en son for intérieur il souhaite en fait rejoindre le village pékinois d'artistes avant-gardistes. Il enseigne près de 5 ans après avoir négocié un contrat qui lui permet de travailler à mi-temps pour ainsi avoir du temps pour continuer à créer.

     En 1992 il loue son premier studio. En 1995 il se marie et a une fille deux ans plus tard. En 1996, il ouvre une galerie, la Galerie 96, avec deux amis artistes. À l’époque il est très difficile de rentabiliser la galerie et ils décident donc de donner des cours de peinture. Plusieurs de leurs élèves sont maintenant eux-mêmes devenus des artistes, certains installés en Chine, d’autres en Europe. Cette année-là, il déménage dans son deuxième studio sur une île près de ZhuangHe où il travaillera pendant deux ans. Mais alors qu’il s’est absenté quelques jours, à son retour Ning est confronté à une catastrophe : son studio a été saccagé. Ses toiles déchirées, brûlées jonchent le sol tout autour du studio. Il ne saura jamais qui sont les responsables. Ce jour-là, abasourdi et choqué par cet acte incompréhensible, il ne dormira pas de la nuit. Sa première nuit blanche.

Il abandonne alors son activité artistique.

   

    En 2001 il part s'installer à Shanghai. Au cours d’une balade, son oeil est attiré par du vitrage à petits carreaux. Il reprend son travail d’artiste. Il a 33 ans. Il créera 33 œuvres avec ce type de verre. La superposition de différents matériaux forme une image assemblée sur des toiles de grands formats qu'il encadre avec le vitrage à petits carreaux. L'effet visuel produit varie en fonction de l'endroit d'où le spectateur regarde l'oeuvre symbolisant ainsi l'illusion des sens. 

     Lors de la deuxième édition de la Biennale de Shanghai en 2002, sa performance à l’entrée de l'exposition lui vaut une nuit en prison. Il portait un écriteau bilingue en référence à l’interdiction faite aux Chinois d’entrer dans certains lieux publics à l’époque des concessions étrangères (zones situées à l'intérieur de Shanghai placées sous administration étrangère aux XIXème et XXème siècles). « Chinese and dog can come in - 洋人与狗不得入内 » : en transformant l'interdiction en autorisation NING interroge l'histoire contemporaine chinoise et ses évolutions, dans le domaine de l'art en particulier.

     C'est en 2007 il commence à s’intéresser de plus près au Bouddhisme et à la méditation. À partir de ce moment-là il écrit tous les jours des mantras qui deviendront un élément essentiel de son développement personnel et une influence significative dans sa pratique artistique.

     

      En 2010 il conçoit un projet interactif pour le Pavillon d’Allemagne lors de l’Expo 2010 de Shanghai qui reprend l'idée de la séparation et de la discrimination à travers l'installation d'un mur. Il participe aussi à une résidence d’artistes en France qui vise à mettre en miroir les pratiques artistiques occidentales et orientales et à interroger les relations entre artistes.

     

     En 2014, une nouvelle période commence. Pour son deuxième mariage, NING et son  épouse conçoivent une exposition où les invités se font photographier à côté de "faux mariés" vêtus traditionnellement et dont le visage est caché par des éventails à l'effigie des véritables mariés. Ils organisent une autre exposition à deux en 2018 pour marquer le passage à une nouvelle étape de leur vie : leur installation en France.

   

    

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Un autre mur de Berlin/又一个柏林墙/Another Berlin wall
2010

Insllation interactive

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Entrée autorisée aux Chinois et aux chiens/ 洋人与狗不得入内/Chinese and dogs can come in
2002

Happening

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